C’est une excellente nouvelle pour les ressortissants européens, qui vont engager leurs démarches pour obtenir le “settled status” leur permettant de travailler et rester après le Brexit. C’est ce qu’a annoncé Theresa May, lors de la présentation de son “plan B” sur l’accord sur la sortie du pays de l’UE devant les députés britanniques lundi 21 janvier.
Alors que le test pour les demandes de “settled status” vient d’être étendu aux citoyens européens vivant au Royaume-Uni, la Première ministre a expliqué que le gouvernement a reculé sur un point fondamental : il n’y aura pas de frais pour obtenir le sésame. Les demandeurs n’auront donc pas à débourser les £65 pour un adulte et les £30 pour un enfant. “Les frais ne seront donc plus une barrière financière pour les 3 millions de ressortissants européens”, a confié Theresa May, “et ce, à partir du 30 mars prochain”. Celles et ceux qui auraient déjà payé lors du test sur le “settled status” pourront se faire rembourser, a ajouté la cheffe du gouvernement.
Concernant la sortie du pays du bloc européen, la Première ministre a présenté devant les parlementaires plusieurs choses, avec un axe central : elle veut sortir avec un accord, on est donc bien loin du “je préfère pas d’accord qu’un mauvais accord”, lancé en janvier 2017. Theresa May a d’abord déclaré qu’elle avait eu pendant la semaine dernière des entretiens “constructifs” avec les chefs de l’opposition, bien qu’elle ait expliqué avoir été déçue que Jeremy Corbyn, chef de file des travaillistes, ait refusé de la rencontrer jusqu’à présent.
Elle a averti les députés qui s’inquièteraient d’une sortie sans accord, que la meilleure façon d’éviter ce scénario était justement de voter un accord. Les résistants à cette idée devront, selon elle, révoquer l’article 50. “Mais cela signifierait rester dans l’Union européenne”, a alors ajouté Theresa May, et donc ne pas respecter le choix du peuple. Elle a exprimé par ailleurs ses “profondes inquiétudes” si un deuxième référendum devait être organisé. Elle a dit d’ailleurs ne pas croire à une majorité d’élus prêts à valider cette option.
Pour la frontière irlandaise, hors de question de remettre en cause l’Accord du Vendredi Saint (Good Friday Agreement) de 1998, a assuré la Première ministre, qui finalement n’a pas vraiment proposé de plan B. Ce que lui a d’ailleurs été reproché Jeremy Corbyn. “Le gouvernement ne semble toujours pas avoir pris conscience de l’ampleur de la défaite à la Chambre la semaine dernière. La Première ministre semble vouloir accepter ce résultat, mais en réalité, elle le nie profondément”. Theresa May a finalement simplement avancé que les députés devaient lui dire exactement ce qu’ils veulent avant de retourner à Bruxelles négocier avec Michel Barnier et les représentants du bloc. Des réunions de groupes confidentielles et des rencontres avec les Premiers ministres écossais et gallois seront organisées pour en savoir plus, a conclu Theresa May.
Les parlementaires sont appelés à voter à nouveau mardi 29 janvier.