“Nous pouvons confirmer que les services Eurostar ne s’arrêteront pas aux gares d’Ebbsfleet ou d’Ashford International en 2023, et que nous ne pouvons prendre aucun engagement avant deux à trois ans”, annonce la compagnie ferroviaire. Ces deux arrêts, situés dans le Kent, ne sont plus desservis depuis le début de la pandémie, il y a plus de deux ans maintenant.
Malgré la demande insistante des habitants de la région de les remettre en service, Eurostar n’envisage donc pas de prendre une telle mesure avant 2025, voire 2026. “Notre reprise progresse bien, mais nous avons des engagements financiers considérables suite à la pandémie, à laquelle nous continuerons à faire face pendant plusieurs années”, justifie ainsi l’entreprise. En effet, en 2020, avec la crise sanitaire, la compagnie ferroviaire avait perdu 95% de ses usagers, frôlant alors la faillite. Le gouvernement français avait dû intervenir, après avoir été sollicité par Eurostar, pour renflouer les caisses.
Outre les conséquences de la pandémie de Covid 19, l’entreprise justifie sa position de ne pas rouvrir ces deux arrêts par le fait que l’“environnement frontalier s’est également durci après le Brexit, et une situation complexe est attendue avec le lancement du système d’entrée et de sortie de l’Union européenne”. Depuis le 1er octobre 2021, les voyageurs à destination du Royaume-Uni doivent dorénavant présenter un passeport. Ce qui ralentirait déjà les contrôles aux frontières, alors que d’autres mesures de contrôles pourraient voir le jour comme la mise en place d’un formulaire à pré-remplir (et payant) avant son voyage vers ou depuis le Royaume-Uni.
“Alors que nous continuons à opérer dans un environnement incertain et fragile, nous devons nous concentrer sur nos routes inter-capitales les plus rentables pour nous permettre de respecter nos engagements financiers, stabiliser notre fonctionnement et notre expérience client, avant d’envisager de nouveaux développements”, résume ainsi Eurostar. La compagnie est par ailleurs en pleine fusion avec Thalys, dans le cadre du projet Green Speed qui entrera en vigueur d’ici deux à trois ans et qui a pour objectif de faire passer le nombre combiné de passagers avant la pandémie de 19 millions à 30 millions d’ici 2030 et de développer de nouvelles routes entre les pays qui seront desservis : le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France.
Eurostar assure comprendre que les habitants de la région du Kent puissent se désoler d’une telle décision, mais promet de “travailler étroitement et en toute transparence avec les conseils locaux sur l’avenir de ces gares”.
Crédit photo de Une : Shutterstock / Sterling Images