Quand Le Comptoir Robuchon a ouvert ses portes il y a presque deux ans à Mayfair, l’idée de l’équipe en place était de faire “honneur à l’héritage du chef Joël Robuchon avec des recettes modernes, innovantes et de saison”. Le pari est réussi. Dans l’assiette comme dans le décor, l’établissement fait rimer avec brio simplicité et souci constant du détail, respectant ainsi l’esprit Robuchon. La carte gustative, concoctée par le chef Dario Avenca, combine des recettes héritées du grand chef français (on retrouve par exemple sa fameuse purée de pommes de terre onctueuse), mais aussi des grands classiques qui brillent par leur touche de modernité et de sophistication. Et comme au Comptoir, la règle c’est de se faire plaisir, la carte propose des plats à déguster individuellement ou à partager.
Mais le spectacle ne se passe pas que dans l’assiette. Dans le respect de la passion du chef français, disparu en août 2018, le restaurant a installé une cuisine ouverte sur un comptoir (en marbre s’il vous plaît !) avec quelques tables en hauteur. Tout en dégustant des mets d’exception, réalisés à base de produits locaux, les invités peuvent ainsi assister à la danse énergétique de tous les commis qui s’activent dans l’unique but de régaler leurs papilles. Le décor est aussi très chaleureux, avec ses canapés en velours et son design moderne.
À la carte : Gaufres aux crevettes avec un soupçon de gingembre et de piment, ailerons de volaille frites à la Robuchon à l’ananas et la sauce barbecue, raviolis de langoustine accompagnés de foie gras et chou de Savoie, caille sublimée avec du foie gras et une salade d’herbes, minis burgers au bœuf, foie gras, poivrons et frites, spaghettis de homard accompagnés d’une bisque et de basilic… La carte est vraiment gourmande. Mais la nouveauté, c’est que Le Comptoir Robuchon propose également un menu déjeuner rapide et savoureux, servi du mercredi au vendredi (entre 12pm et 2.30pm) composé de trois plats et au prix de £42 (£62 avec deux verres de vin).
C’est ce menu que nous avons goûté. En entrée, notre choix s’est arrêté sur le pâté en croûte fait maison, accompagné de pistaches et de foie gras. Succulent serait l’adjectif le plus approprié, avec un bon goût de terroir français. On pourrait également rajouter le terme de copieux, les portions étant généreuses. En deuxième option, nous avons jeté notre dévolu sur le carpaccio de dorade mariné au citron et assaisonné de poivre d’Espelette. Cette fois-ci, le qualificatif qui conviendrait le mieux serait sans conteste “fondant”. La marinade était fraîche et savoureuse. On en aurait presque repris.
Pour le plat principal, on a tenté deux choix différents : du bœuf accompagné de chou, de petites pommes de terre et d’une sauce au poivre ainsi que le risotto aux petits pois et au parmesan, recouverte généreusement de l’huile d’olive préférée de Joël Robuchon. On a aimé la qualité de la viande, tendre et avec du goût. Le plat végétarien était léger et excellent, et on a beaucoup apprécié le croquant des légumes. L’équipe nous a aussi laissé goûter la célèbre purée de pommes de terre de Joël Robuchon, parce qu’on ne pouvait évidemment pas repartir sans l’avoir testée. La légèreté de la mousse, très crémeuse, a fait que la gourmandise l’a emporté et on a fini le pot à coup de cuillères. Mais on assume !
Pour finir cette dégustation, on ne pouvait pas passer à côté du chariot à desserts. On a été séduit par les madeleines au goût citronné, qui rappellera à bon nombre les goûters d’antan, mais aussi par le brownie au chocolat crémeux (loin d’être lourd dans l’estomac), par la tarte tatin (délicieuse), par la tarte au citron (peu sucrée et donc on valide !) et la tarte aux fraises (avec une couche de fruits rouges entre les fruits et la pâte sablée, un choix très surprenant mais dans le bon sens du terme). Bref, on n’a pas été déçu !
Le must-drink : La majorité des vins sur la carte (qui comprend plus de 800 références) est française, mais Le Comptoir Robuchon a souhaité aussi élargir sa sélection vers l’international avec des choix vers l’Afrique du Sud, l’Australie… Nous avons eu la chance de goûter, en plus d’une coupe de champagne Laurent Perrier en apéritif, un vin blanc bio dynamique de la Loire, signé du vigneron Loïc Mahé et baptisé Sables & Schistes Savennières. Très fruité, il a accompagné avec goût l’entrée pâté en croûte/foie gras. Côté vin rouge, on a testé un Sancerre (Pinot Noir) de Vincent Pinard (de la Loire également), léger et idéal pour révéler les saveurs à la fois du carpaccio de dorade et du risotto.
On peut faire l’impasse : On aurait presque envie de dire : RIEN. Mais si on devait vraiment choisir, on dirait “moins de desserts”. Les deux premiers plats étaient très copieux, autant finir une touche plus légère. Cependant, les gourmands n’auront aucun scrupule à se faire plaisir.
On y va : En amoureux, en amis, ou même pour un déjeuner/dîner d’affaires. L’ambiance est cosy et le volume de la musique n’étant pas trop élevé (contrairement à d’autres établissements à Londres), on peut donc discuter facilement et surtout s’entendre !
Le + : L’accueil chaleureux et le service. Si on est bien dans un restaurant hautement gastronomique, jamais on ne se sent mal à l’aise.
La note de French Morning London : 5/5